Vanquish : Fumer tue...les autres.
Jamais cigarette n'aura été aussi mortelle. Après un
Bayonetta ultra sexy et déjanté, Platinium Game s'aventure sur le terrain miné
des TPS. Ne reniant pas son inspiration « Gearofwarienne », les
développeurs ont toutefois pris soin d'y ajouter un ingrédient bien personnel :
une cure de stéroïdes anabolisants.
¿Qué
passa en la DARPA ?
Nous sommes dans la peau de Sam Gideon, un scientifique dans
la lignée d'un Gordon Freeman (le côté geek un peu moins prononcé peut être).
Autant dire que si le CNRS était peuplé de Gideon Like, la recherche avancerait
à vitesse grand V (et le cancer du poumon aussi, mais ça, nous y reviendrons).
Notre petit Sam travaille pour le DARPA, un gros labo de développement
militaire qui s'amuse à mettre au point des armures mecha style qui coûtent le
PIB des Etats Unis. Un jour, après la destruction de San Francisco par une
station spatiale (qui ressemble beaucoup à la Citadelle de Mass Effect au
passage) contrôlée par de méchants Russes, Sam se voit « contraint »
d'aller assister les militaires made in US dans leur reconquête de la dite
station ! Mais attention, intrigue scénaristique, on apprend très vite que
Sam est en fait envoyé officieusement dans ce bordel spatial afin d'y sauver le
Professeur Candide qui n'est autre que la tête pensante de la DARPA.
Niveau
scénario je n'en dirai pas plus, mais comme tous les tests le soulignent, ça ne
vole pas très haut et, à vrai dire, on s'en balance quand même un peu tant le
jeu mise tout sur son gameplay.
Tu évites et tuer vite.
Parce que Vanquish (prononcez Vanne Quouiche comme la voix
off du jeu) c'est avant tout un gameplay...et quel gameplay mes lapins !
Tout Geek qu'il soit, Sam est avant tout un gros foufou de l'action
et l'on peut dire que son armure ARS le gâte pour ce côté-là. Toute la magie du
jeu repose sur cette armure qui fait resurgir en nous le Power Ranger que l'on
était tous quand on était gamins. Outre
son côté assez classe, l'ARS fait bénéficier à Sam de moultes améliorations que
je vais énumérer en 17 points répartis en sous catégories classées
numériquement...ou pas. Nous disons donc :
- - Une armure augmentée afin de résister au tir de
roquettes dans la tronche et autres rayons lasers qui découpent une vache en
deux à 600 mètres.
- - Un mode de visé intégré à la visière (pour le
côté réaliste du réticule ingame)
- - Un boost de vitesse au niveau des jambes qui
permet à Sam de glisser comme une savonnette sur un carrelage humide (pendant
un temps limité)
- - Un mode Boulette time (vous reprendrez-bien une
boulette ?) manuel et automatique en cas de gros dégâts qui permet d'ajuster
au mieux ses tirs.
- - Une augmentation des dégâts au corps à corps
- - Un distributeur illimité de clopes pour s'en
griller une durant les assauts.
Et c'est là que le jeu tatane mamie dans les orties. Un
gameplay du feu de dieu a été imaginé autour de cette armure. Pour contrebalancer la puissance de cet exosquelette,
le jeu nous envoi des hordes d'ennemis
tous plus gros les uns que les autres. Du simple robot troufion au vaisseau de
300 mètres ultra armé, Vanquish nous offre des phases de jeu boostées à l'adrénaline,
sans aucun répit ni compassion pour le joueur. Et ouais, le jeu n'est pas une
promenade dans santé. L'IA est suffisamment travaillée pour éviter que le
joueur ne reste à couvert trop longtemps. Je ne parle pas de l'IA de nos
pseudos coéquipiers Marins volontairement à chier afin de nous accorder tous
les honneurs des kills. Alors au départ, on se sent tout petit au milieu de ce
champ de bataille en furie, on tâtonne avec
l'ARS, on se prend de méchants wipes dans les dents. Mais de fil en
cigarettes, on insuffle à notre cher Sam une vague de skill épique et l'on
commence à réaliser des actions efficaces, mortelles et classieuses. Encore la
marque de fabrique de Platinium Game que de penser à la classe du personnage au
cours des combats, tout intensif qu'ils soient. Le mode bullet time en rajoute
une couche et permet de réaliser de biens belles sorties de couverture avec
posture de héros qui se la pète et qui colle trois ou quatre headshots à de
vilains robots ruskov. Le tout en prenant garde à sa barre d'énergie, ô combien
nécessaire à votre survie.
Jouer à Vanquish c'est crevant, c'est du non stop, alors,
quel plaisir de se mettre à couvert quelques secondes et de s'en griller une
petite. Et oui, car fumer peut vous permettre d'attirer l'attention de quelques
ennemis en balançant votre cigarette encore allumée afin de faire diversion.
Certes ce n'est pas ultra utile, mais ça colle sacrement avec l'idée du
caractère de Sam Gideon.
Un jeu vitesse grand V.
Ne tournons pas autour du mégot, la durée de vie du titre
est faible. 5 à 8 heures pour les plus maladroits de la gâchette et bye bye
Samy. J'ai acheté le jeu en connaissance
de cause et je ne m'en plains pas. Et oui, pour moi, Vanquish dispose d'une
excellente rejouabilité de part son côté très arcade dans la construction des
niveaux. C'est avec plaisir que l'on peut se les refaire en essayant de
toujours dézinguer l'ennemi avec le plus de classe possible. Autre point intéressant,
le mode défi propose vraiment un challenge corsé. Je m'arrache les cheveux
dessus tellement le niveau est haut, mais c'est un bonheur réel que de survivre
à des vagues de méchants pas beau toujours plus forts et nombreux.
I need some weapons.
Côté armement, Vanquish propose un panel limité de matos
mais compense ce nombre par un aspect vraiment fun et utile sur chaque pétoires
que l'on trouve. Même si la mitraillette de base une fois améliorée est restée
mon arme de prédilection, j'ai pris un malin plaisir à exploser du robot au
fusil à pompe après une glissade dans le dos ou encore à renverser une horde de
larbins à l'aide de mon canon à particules.
Chaque arme dispose d'une marge de progression facile à appréhender,
ramassez des munitions ou une nouvelle arme similaire tandis que la votre est
pleine augmentera ses caractéristiques, ou ramassez simplement des
améliorations lootées par quelques ennemis coriaces une fois explosés.
Game made in DARPA.
Tout comme la sophistication de l'armure, le jeu bénéficie d'une
réalisation maitrisée. Le moteur Havok permet l'affichage simultané d'une foule
d'éléments animés sans ralentissement majeurs. Rien à dire sur ce point là, le
boulot de Platinium est à saluer.
Artistiquement parlant, le style est orienté SF mecha
grisâtre. Ouais c'est gris, quasiment toujours gris. Disons-le, le jeu ne
brille pas par la variété de ses environnements (à part une tentative de forêt
en début d'acte 4). Mais, au fond, on lui pardonne aisément ce point là tant la
réalisation en béton sert efficacement ce que le studio à voulu faire passer en
jouant à Vanquish.
Niveau ambiance sonore c'est un peu la fête à la techno, ça
colle bien au jeu sans être remarquable. J'aurais adoré une BO signée Daft Punk
là-dessus ! Mais bon, on ne peut pas demander la lune non plus.
Je l'attendais, je l'ai acheté et je suis conquis. Un titre sur
vitaminé et sans temps morts qui demande un minimum de skill pour être bouclé. Une
durée de vie faible compensée par une replay value intéressante, un héros Geek
et barré qui enchaine clopes et ennemis, un panel de situations nécessitants
vivacité et maitrise, du tout bon pour ma part. Vanquish est un titre à la
hauteur de ses prétentions qui à le mérite de réussir le pari de donner un coup
de pied au cul au joueur habitué au calme relatif du TPS classique. Miaou !